La méthode de l’association libre est une base fondatrice de la psychanalyse. Inventeur de cette technique, Sigmund Freud la désigne comme un procédé dont le but est « l’investigation de processus psychiques à peu près inaccessibles autrement ».
Selon Jean-Luc Donné , le procédé fait appel à la capacité consciente de l’être à « percevoir en lui et mettre en parole une suite de représentations psychiques, apparemment arbitraires et sans but défini ».
Ces représentations psychiques sont, chez l’être parlant qu’est l’humain, associé à des mots. Pour Jacques Lacan, il n’y a pas d’inconscient sans langage, l’inconscient est une chaîne de signifiants qui se répète et insiste.
Ce terme de signifiant, c’est au linguiste Ferdinand de Saussure que Lacan l’a emprunté. Pour Ferdinand de Saussure, le signifiant est l’une des deux parties du signe linguistique, ainsi que l’empreinte psychique d’un son (l’autre partie, le signifié, désigne le concept associé au signe linguistique).
Selon Lacan, le signifiant prime sur le signifié, c’est « l’élément significatif du discours (conscient ou inconscient) qui détermine les actes, les paroles et la destinée d’un sujet et à la manière d’une nomination symbolique » .
Ainsi le signifiant est indépendant de la signification, sa fonction est de représenter l’être, de le déterminer.
Pour Lacan, « le mot n’est pas signe mais nœud de significations ».
Le mot analyse vient du grec ancien ἀνάλυσις, analysis qui signifie délier. La psychanalyse, parce qu’elle s’appuie sur la règle fondamentale de l’association libre, permet en effet de dénouer ses significations entremêlées évoquées par Lacan.
Aussi, bien que qualifiée de « libre », l’association, vient en réalité révéler un réseau de nœuds de significations bien déterminé, qui fait la construction du psychisme de l’être.
En ce qui concerne le terme « libre », il renvoie à la règle énoncée, le patient ou le psychanalysant doit s’efforcer d’associer librement c’est-à-dire en tâchant de se défaire de l’inhibition habituelle qui régule le flot des pensées et leur expression au quotidien.
Cette consigne simple en apparence s’avère souvent difficile à respecter, en raisons des résistances que l’être oppose à la connaissance de lui-même. C’est pourtant bien grâce à elle que peuvent émerger les signifiants à la base du symptôme qui fait souffrance , permettant ainsi de trouver une voie de vie plus sereine.