Le post-partum, qui correspond à la période qui suit un accouchement, est une période de bouleversements, à la fois sur le plan physique, psychique et cognitif.
Il concerne l’ensemble des individus qui deviennent parents, qu’ils soient hommes ou femmes, mais à plus forte raison ces dernières.

Sur le plan cognitif

Des modifications s’effectuent, pour les mères ayant porté leur enfant, dès la grossesse. Les récentes recherches en neurosciences font état de modifications durables au niveau cérébral, impliquant notamment de fortes variations sur le plan hormonal ainsi qu’une réduction de la matière grise jusqu’à deux ans après la naissance [1]. Des changements cérébraux existent par ailleurs également chez les pères et mères n’ayant pas porté l’enfant. De ces modifications cognitives, il peut résulter entre autres des difficultés de concentration, une mémoire affectée, une sensation de brouillard mental. Ces changements structurels vont permettre de mettre l’accent sur les régions cérébrales les plus importantes dans la construction du lien entre le parent et l’enfant, comme celles liées à l’empathie et à la compréhension des signaux de l’enfant.

Sur le plan physique

Les suites d’un accouchement s’accompagnent souvent de divers maux. Le corps de la femme ayant accouché a été soumis à rude épreuve et le repos nécessaire à sa récupération n’est pas toujours possible selon les conditions d’accueil de l’enfant, la situation familiale et professionnelle, la répartition des tâches au sein du foyer et autour de l’enfant, etc.
Aux douleurs qui peuvent survenir suite à une naissance, s’ajoutent le constat d’un corps transformé par la maternité, qu’il peut être difficile d’accepter et de reconnaître. Cette métamorphose participe d’une évolution globale chez la femme qui devient mère et qui doit se familiariser avec sa nouvelle identité.

Sur le plan psychique

Un véritable remaniement s’effectue. Donald. W. Winnicott décrit en 1956 ce qu’il nommera préoccupation maternelle primaire [2], c’est-à-dire la période entourant la naissance de son enfant où l’attention de la mère se porte particulièrement sur lui, de façon à ce qu’elle puisse répondre à ses besoins de la façon la plus adaptée possible. Cette phase favorise une régression psychique chez la mère, l’amenant souvent à revisiter son rapport à sa propre petite enfance et par là même à sa propre mère.
Aussi, cette période peut être particulièrement déstabilisante pour le couple, notamment lors de l’arrivée d’un premier enfant. L’investissement maternel de l’enfant peut se faire au détriment du compagnon ou de la compagne. Un nouvel équilibre peut être trouvé suite au ré-investissement par la mère du co-parent mais aussi de la sphère professionnelle, le cas échéant.

Ainsi l’arrivée d’un enfant s’accompagne de nombreuses mutations. L’histoire personnelle, le vécu de la grossesse, de l’accouchement, des premiers jours qui suivent la naissance, le degré de présence et de bienveillance de l’entourage, du personnel soignant, sont autant de facteurs qui vont influer sur le vécu du post-partum.

Aussi, si vous vous sentez en souffrance dans votre post partum, il peut être nécessaire d’en parler à un.e professionnel.le. Rencontrer un.e psychothérapeute permet, par la mise en mots de vos difficultés, de mieux comprendre ce que vous traversez et de ne pas laisser la situation se prolonger ou empirer.
Pour en parler, vous pouvez me contacter au 06 62 72 16 15.

[1] Barha, C., Galea, L. The maternal ‘baby brain’ revisited. Nat Neurosci20, 134–135 (2017).
[2] Winnicott, D. W., (1956), « La préoccupation maternelle primaire », in De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot, « Petite Bibliothèque Payot », Paris, 1975, 168-174.